Anna Desreaux propose par la lecture une balade avec Gary Snyder de la baie de Los Angeles, très urbanisée, aux sources des fleuves côtiers du nord ouest américain; On fera aussi un petit voyage en Inde, et dans d’autres endroits du monde où Gary, marcheur infatigable a usé ses bottes de montagnard. Quelques objets et des chansons nous serviront de viatiques pour cette traversée sur les flots d’une poésie et d’une pensée joyeuse, sauvage, profonde, aiguisée, à l’image de ce vieux sage rigolard !
Cheminer avec Gary Snyder est un enchantement. Il attire notre attention sur le lièvre qui nous enseigne, les arbres qui nous écoutent la rivière qui chante. Ce n’est pas une poésie de naturaliste même s’il nomme précisément les plantes, les animaux, les rochers les nuages. Avec Gary on est toujours dans le concret des choses et en même temps dans l’esprit, le souffle de l’âme. Il nous embarque comme il l’a fait avec Kerouac dans la Sierra Nevada dans les années cinquante ; On le suit, un peu essoufflé mais tellement heureux de partager la beauté du monde avec ce type vigoureux et blagueur, attentionné, méditatif, radical et fêtard ! « Un vrai gars du Nord ouest »
Peu ou pas connu en France, Gary Sherman SNYDER est un poète (plusieurs fois récompensé par des prix prestigieux) et penseur américain issu de la Beat Generation. Né à San Francisco, il reste attaché aux montagnes de la côte nord ouest des Etats Unis où il a grandi enfant et qu’il a parcouru en tout sens comme bûcheron, veilleur de feux et randonneur. Clochard céleste selon son ami Jack Kerouac. Il s’intéresse de près aux indiens d’Amérique et commence des études en ce sens, puis il part au Japon pour étudier la poésie et le Boudhisme Zen. Il y restera dix ans. De retour en Californie il va rencontrer Peter Berg fondateur de la Planet Drum Foundation à San Francisco. Militant pionnier du mouvement écologiste, du bio-régionalisme et du concept de bassin versant, il définit une connaissance du territoire profondément politique et propose de réorganiser notre société en fonction du vivant et de nos relations autour d’un fleuve et de ses affluents.