Elise Carron est artiste et cheffe cuisinière.
Elle fonde Okay Confiance en collaboration avec la performeuse Anne-Lise Le Gac, à Marseille en 2015.
Le collectif organise des événements où partage d’expériences, de connaissances s’activent sous formes de performances, concerts, ventes de t-shirt, préparation et repas. L’aspect expérimental des événements se veut comme une recherche continu sur l’idée de confiance collective. Les mises en formes sont diverses et les formats de travail et collaborations sont fluides d’un événement à l’autre. Elle quitte le collectif en 2018, pour se concentrer sur une pratique plastique et performative de la cuisine et de ses outils de cuissons. Elle participe à des expositions, principalement sous forme de repas-événements, des banquets où sont mis en scène plats cuisinés, céramiques (à la fois décoratives et fonctionnelles, assiettes, verres), tissus (à la fois scénographie, nappes de table et tabliers des cuisinier.e.s participants). L’outil de cuisson, four ou barbecue est réalisé sur place, en torchis si le terrain local est argileux, ou avec les matériaux à disposition dans les environs, donnant naissance à des pièces de cuissons experimentales, à la frontière de sculptures qui s’activeraient. Cette frontière l’amène à travailler pour des projets d’expositions ainsi que pour des collecitivités locales, en construisant des fours communaux par exemple (comme à Gayan et Ménetou Salon). Que ce soit en résidence de création de ces fours, ou durant des workshops, la construction de ses unités de cuissons est toujours l’occasion d’un partage de connaissances “en fabriquant”, libérant un espace pour les locaux de se rencontrer. Les objets qu’elle produit, céramiques et textiles, utilisent et détournent également les techniques d’artisanats pour chercher des formes et fonctions ambigües. Dans son travail textile, les pigments, la rouille, le sel sont utlisés comme autant d’outils et matière pour dessiner ses compositions. L’approche de la teinture fait penser aux marinades de cuisines, les tissus étant successivement, teint, séché, parsemé de poussière de rouille et pigment, trempé dans du vinaigre, cristalisés par le sel, tout comme les aliments que l’on ajoute progressivement, en attendant qu’ils s’infusent et réagissent.