Messicole adjectif du latin messio, moisson.
Se dit des plantes annuelles qui poussent dans les champs de céréales.
Pensé comme un processus collectif inspiré des méthodes agricoles anciennes, les messicoles étirent le temps des récoltes céréalières par une déformation méthodologique : au lieu de récolter et de stocker la paille, les participant·e·s récoltent uniquement la matière nécessaire à la construction d’objets et d’architecture en paille, la production et la moisson se terminant ainsi de concert.
Le seigle est une céréale à paille dont le développement a été suivi l’année dernière d’octobre à août dans un petit clos de pierre construit à cet effet. La variété choisie a produit de longues pailles robustes et épaisses ainsi que de beaux épis grisés. Il s’agira donc de valoriser à la fois la paille et le grain au cours de cet atelier. Le travail se répartira en deux étapes : le semi et la récolte.
La croissance des plants n’a pas besoin d’une attention particulière mais offre un spectacle plaisant. Le temps du semi peut s’accompagner d’un temps de préparation et d’outillage, pour récolter les outils agricoles et fabriquer ceux plus spécifiques liés au travail de la paille comme la braie, les étoiles à fendre la paille, les poinçons et les gabarits de vannier. Quant au temps de la moisson, il sera consacré principalementà la réalisation d'une architecture en paille et à la production d’objets, et ce jusqu’à ce que la matière vienne-t-à manquer.
Travaillant à la seule force de leurs bras et équipé·e·s de quelques outils anciens, essentiellement faucilles, faux, fourches, les participant·e·s récoltent seulement la matière nécessaire à l’avancée de la construction. De petites productions parallèles au service de la vie champêtre auront lieu : contenants pour les épis, chapeaux pour les travailleurs, assises pour le repos, paillasses pour les repas, claies pour s’abriter du soleil. Ce temps sera donc un temps de recherche mais aussi d’apprentissage des techniques de fabrication. Au travers de la mise en œuvre d’une matérialité simple, ce travail entend questionner le rapport au territoire aussi bien par la consommation de ses ressources jusqu’à leur disparition que par la pratique d’une architecture radicale, agricole et locale. La durée de l’atelier concordera avec la quantité de grain semée ainsi qu’avec le nombre de participant·e·s, et devra laisser suffisamment de temps pour permettre une progression technique collective.