«Le projet "Visibles" suit le cours de mes recherches autour des notions de réparation, que l’on peut penser et expérimenter comme un outil de résistance, d’autonomie, un bricolage magique ou une technique de survie… Depuis deux ans, à travers le projet "Réparations visibles et collectives", des performances participatives, je propose de faire l’expérience d’une pratique collective de soin, à la fois concrète et symbolique. Nous réparons mutuellement et de manière manifeste nos vêtements accidentés. Pendant que les mains font, la parole est libre. Avec une attention particulière aux pratiques ambulantes, aux dits « petits métiers » de rue d’hier et d’aujourd’hui et à la panoplie d’objets et de gestes qui les accompagnent, il s’agit de concevoir une sculpture mobile, un dispositif de réparation visible et itinérant.» Clara Denidet
Le projet Visibles s’appuie sur ces expériences – jusqu’alors invitées dans des centres d’art ou des environnements domestiques – pour se déployer aujourd’hui dans l’espace public, se montrer au-dehors. Avec une attention particulière aux pratiques ambulantes, aux « petits métiers » de rue d’hier et d’aujourd’hui et à la panoplie d’objets et de gestes qui les accompagnent, il s’agit d’élaborer une sculpture mobile, un dispositif de réparation visible et itinérant. En s’inspirant des structures simples de la brouette ou de la carriole, l’œuvre oscillera entre des temps de mise en mouvement et des temps d'installations momentanées. Conçue pour accueillir un dispositif ouvert au public, elle se composera de deux assises sculptées, d’un ensemble de bobines en bois tourné, de contenants pour les quelques outils nécessaires, et de systèmes d’annonces visuelles et sonores. Tout cela s’imagine escamotable, dépliable, se faisant l’écho d’une nécessité de mobilité, d’une occupation légère du sol, un lieu d’échange entre réparant·e et réparé·e. Une zone de soin mobile au sein d’un quartier, d’un village, pour observer comment le faire se déploie dans l’espace public, comment il crée des liens.
Première semaine de résidence
« Pour entamer ce projet, j’ai proposé aux élèves d’expérimenter la pratique du carnet, très présente dans mon travail et dans mon quotidien. Comme une façon de faire connaissance avec leurs univers créatifs, mais aussi avec leurs différentes manières de faire et de penser, ils·elles sont invité·e·s à rassembler dans leur carnet les étapes de recherches, les images récoltées, les dessins et les notes qui jalonneront la résidence. » Clara Denidet.
Après une présentation du dispositif de réparation mobile, il a été formé des groupes de recherches, répartis sur les différentes parties ou fonctions de l’œuvre, pour croiser ensuite les trouvailles. Puis a été investie la bibliothèque pour une séance de réparation visible : l’occasion d’initier les élèves aux différentes techniques de raccommodage, et d’échanger collectivement.